De la Caspienne aux Monts Célestes

3000 kilomètres à travers le Kazakhstan

13 octobre 2022, à la poursuite du temps perdu

Après avoir arpenté l’extrême ouest kazakh, le long retour de la périphérie de l’Asie centrale vers le centre commence, un voyage de plus de 3000 kilomètres. Il nous faut pour ce faire d’abord rejoindre la petite ville d’Aralsk sur la rive nord de la mer d’Aral, un premier trajet en train d’une durée de 22 heures à travers un paysage steppique invariablement plat et désert. Nous sommes censés arriver à Aralsk à 6h30 du matin. Seulement voilà, la voie de chemin de fer longe la limite entre deux fuseaux horaires, ce qui a pour conséquence de faire disjoncter nos téléphones qui font des bonds répétés d’une heure en avant et en arrière. Et l’heure d’arrivée indiquée sur le billet au fait, s’agit-il de l’heure d’Aktau ou de celle d’Almaty (ce qui laisse une fourchette possible de 5h30 à 7h30)? Nous perdons rapidement le fil du temps et il ne nous reste bientôt plus aucun moyen de savoir quelle heure il est réellement. Même les contrôleuses semblent incertaines. Par conséquent, impossible de se fier au réveil. C’est le genre de moment où l’on regrette de ne pas porter une montre en bon-ne-s citoyen-ne-s suisses.

Aralsk, un port sur le désert

C’est donc un brin désorienté-e-s, perdu-e-s dans les méandres du temps que nous sortons du train à la gare d’Aralsk, où nous patientons quelques heures le temps que le soleil se lève et qu’ouvrent les premiers cafés. Au-dessus de nos têtes se déploie au mur de la salle d’attente une immense mosaïque représentant des pêcheurs moustachus revenant de la mer et mettant le poisson en tonneau sous un portrait de Lénine à la pose inquisitrice. Cette fresque représente un épisode célèbre de l’histoire locale remontant à l’année 1921, quand sévissait en Russie et au Kazakhstan la terrible famine qui suivit les premières années d’hégémonie bolchévique. Elle devait être la première de trois famines meurtrières et avait à elle seule emporté plus d’un million d’âmes humaines. La ville d’Aralsk avait alors fait cadeau de 14 wagons remplis de poisson à ras bord pour venir en aide aux camarades russes, faisant fi de sa propre faim. Cet acte héroïque lui valut la reconnaissance éternelle de Lénine.

C’était alors une ville prospère, dont la population a diminué de moitié aujourd’hui en raison de l’assèchement dramatique de la mer d’Aral (à ce sujet, voir notre article sur Moynaq et le Karakalpakstan). Elle a toutefois l’ambition de remonter la pente grâce à un plan de sauvetage de la mer, au moyen de l’installation de digues qui pourraient rehausser son niveau jusqu’au port d’Aralsk et la rendre navigable à nouveau. En sortant de la gare nous découvrons une ville étonnamment plus vivante que Moynaq, entre de petites maisons blanches aux façades délavées séparées par des allées sablonneuses. Beaucoup de locaux nous abordent pour nous proposer leur aide et un hébergement, pensant que nous faisons partie des centaines de milliers de Russes fuyant la mobilisation qui inondent le pays depuis quelques semaines. Dans l’ancien port d’Aralsk se dresse un petit centre d’interprétation consacré à la mer d’Aral, un musée moderne très bien conçu.

En plus de retracer l’histoire de l’un des pires désastres écologiques contemporains, toute une section est consacrée à la découverte, à l’exploration et à la documentation de cette mer intérieure par les Russes. On y apprend entre autre qu’en langues turciques « Aral » signifie « mer-île », un nom dont les premières attestations remontent au 16ème siècle. Selon cette étymologie, c’est donc le désert qui constitue la mer et cette dernière qui devient une île bleue au milieu des dunes, quel poétique renversement du sens des mots! Sa forme a changé à plusieurs reprises au fil des millénaires, au gré des sécheresses et des inondations. C’est pourquoi des sites archéologiques remontant jusqu’à l’Antiquité ont progressivement été découverts ces dernières années sur le fond marin, à mesure que la mer se retirait. Cette dernière servait depuis longtemps de route marchande, les ports de Moynaq et d’Aralsk reliant à plus large échelle la Russie au Turkménistan. L’épaisse couche de glace dont elle se parait l’hiver ne décourageait pas les pêcheurs. Ils avaient mis au point d’ingénieux tire-bouchons géants en bois paré de fer qui étaient actionnés par  des chameaux pour ouvrir la banquise. Le poisson était ensuite ramené sur des luges tirées par leurs fiers et laineux chameaux de traineau.

L’auberge espagnole, façon russe

Une nuit de train supplémentaire nous permet d’atteindre la ville de Chimkent. Après cette folle semaine de cavale nous ressentons grandement le besoin de baisser le rythme et de nous poser quelques jours. Nous trouvons donc refuge dans un manoir niché au fond d’une ruelle tranquille, entouré de grands arbres dont le vent fait virevolter les feuilles jaunissantes. Au Kazakhstan aussi, l’automne s’installe. Le manoir est tenu par Nathalia, une femme russe sophistiquée et passionnée de chanson française, et gardé par un jeune alabaï, un énorme chien de berger d’Asie centrale. Nous le partageons avec toute une joyeuse bande de Russes fuyant la guerre. Il plane une ambiance d’auberge espagnole, bon enfant malgré pour eux l’incertitude et la difficulté de laisser la famille derrière. Nous garderons un souvenir précieux de ce séjour en leur compagnie, c’est pour nous comme avoir soudain une grande famille le temps de quelques jours avec ses intellos, ses comiques, ses rebelles, ses modèles. Certains jouent de la guitare, d’autres organisent des barbecues, des parties de jeux vidéo ou des visites culturelles. Un espace de coworking a été aménagé à l’étage où plusieurs d’entre eux travaillent sur leur ordinateur, la plupart ayant heureusement pu conserver un emploi à distance.  Les soirées passent dans la cuisine en discussions si enflammées qu’on en oublie presque de manger. Plusieurs ont fui la conscription sans passeport international valide, ils sont donc partis dans l’illégalité et risquent d’y rester puisqu’ils ne peuvent rester plus d’un mois au Kazakhstan sans visa. Beaucoup d’entre eux ont l’ambition de partir plus loin, souvent en Asie du sud.

Malgré la situation dramatique, ils paraissent en tirer le meilleur parti possible. De manière générale, les jeunes sont plus optimistes et moins désillusionnés que les hommes plus âgés, qui sont aussi nombreux à fuir le pays. Ces derniers pensent pratiquement invariablement que la violence est inhérente à l’esprit russe et qu’il faudrait raser le pays jusqu’à ses fondations pour parvenir à reconstruire une société sur des bases saines. Car même si la guerre devait se terminer, même si Poutine mourrait, la corruption elle, demeurerait. Pour reprendre leurs mots, même face à l’adversité les Russes se détestent, c’est dans leur nature, c’est inscrit dans leurs gènes. Si certaines personnes en Europe devaient encore chercher des excuses au régime de Poutine et à son invasion de l’Ukraine, elles devraient prêter une oreille plus attentive à ces 800’000 Russes qui ont fui le pays en l’espace de moins de deux mois ainsi qu’aux millions de gens qui n’ont pas eu la force ou les moyens de partir et dont les premiers se font les porte-paroles. À tous ces gens qui ont organisé des manifestations d’un bout à l’autre du pays censurées par les médias russes. Pour eux, aucune excuse ne justifie cette guerre ; que ce soit l’OTAN, les agissements pseudos-guignolesques du président Zelenski qui essaye de protéger son pays de la mafia russe qui minait l’économie du pays jusque-là, ou encore la protection de la minorité russe en Ukraine. Cela d’autant plus que beaucoup de Russes ont de la famille ukrainienne d’ethnie ukrainienne et se voient contraints de prendre les armes dans une terrible guerre fratricide. Aux avocats du diable qui pourraient lire ces lignes, leur message est clair : veuillez cesser de trouver des excuses aux agissements criminels de Poutine, il n’y en a aucune. Poutine est comme la plupart des dictateurs pétris de mégalomanie et de paranoïa, il est en outre en proie à une crise aigüe de nostalgie de la grandeur soviétique. C’est la suite logique de la guerre de Tchétchénie et de l’invasion géorgienne. C’est la jeunesse d’un pays qui est sacrifiée pour permettre aux riches de rester riches, aux oligarques de rester oligarques et au pouvoir de rester au pouvoir.

Turkestan, capitale spirituelle de l’Islam turcique

Nous nous offrons une dernière ration d’architecture islamique dans l’antique ville de Turkestan, un voyage aller-retour d’une journée à travers la plaine du fleuve Syr Darya. La ville moderne y entoure la ville ancienne, dont il ne reste pas grand-chose à l’exception du mausolée de Xoja Ahmed Yasavi, un grand mystique soufi du 12ème siècle. Toujours est-il que le mausolée est immense et que son bon état de conservation n’a pas nécessité d’aussi gros travaux de restauration que les ensembles ouzbèks. Turkestan était la capitale du khanat kazakh entre le 15ème et le 18ème siècle, un royaume qui possédait déjà approximativement les frontières actuelles du Kazakhstan et qui était engagé dans des luttes incessantes avec les khanats voisins d’Ouzbékistan. Cette relation n’a pas toujours été conflictuelle, puisque c’est malgré tout par Tamerlan (émir de Samarcande) qu’a été commanditée la construction du mausolée à la fin du 14ème siècle (qui est donc plus tardif puisque Xoja Ahmed Yasavi était mort en 1166). C’est aussi à Turkestan qu’a été enterrée l’une des filles d’Ulugh Bek, l’émir savant de Samarcande et petit-fils de Tamerlan (dont nous avions parlé dans cet article).

Aujourd’hui le mausolée est devenu l’un des lieux les plus saints de tout l’islam turcique au sens ethnique du terme. Il est dit que trois pèlerinages à Turkestan en valent un à la Mecque, le Conseil turcique a décrété lors de son sommet en 2021 qu’il ne s’agissait rien de moins que de la capitale spirituelle du monde turcique (cela représente environ 250 millions de fidèles sur une population musulmane qui avoisine aujourd’hui les 2 milliards de personnes à travers le monde). En plus d’attirer des foules de pèlerins, il s’agit pratiquement du seul monument kazakh présentant une architecture islamique aussi riche que celle de ses voisins d’Ouzbékistan, ce qui en fait un haut lieu du tourisme national. Cela a pour conséquence une certaine « disneylandisation » du lieu : une foule de touristes montent sur de magnifiques chameaux à la laine longue et soyeuse pour prendre une pose de conquérant du désert ou de princesse des Mille et une Nuits devant les coupoles étincelantes du mausolée, un ethno-village entouré d’une pelouse impeccable propose une nourriture quasi-gastronomique entre deux stands d’artisanat très soignés, et tout le monde se balade à l’intérieur du mausolée le téléphone dégainé à bout de bras malgré l’interdiction d’y prendre des photos. Si Xoja Ahmed Yasavi constitue aujourd’hui encore un tel objet de vénération, c’est parce ce grand pir* a été à l’origine de la première tariqa turque, nom donné aux confréries mystiques des soufis. Il est en quelques sortes l’instigateur du soufisme dans le monde turc, dont nous avons pu constater le dynamisme jusque dans les régions les plus reculées de la péninsule du Mangystau (à ce sujet, c’est par ici). Comme tous les pirs, il a livré une abondante poésie à la postérité.

*Mot d’origine persane signifiant « ancien » ou « aîné » et utilisé pour désigner les maîtres spirituels du soufisme.

De retour à la périphérie de Chimkent, nous sautons dans le premier bus qui passe pour retourner vers le centre-ville. Un jeu de hasard que nous aimons bien pratiquer de temps à autre au gré du voyage : nous tentons de parier sur l’endroit le plus proche de notre destination auquel le bus est susceptible de nous amener en gardant un œil sur le GPS. Chaque trajet supplémentaire est comme une mise de plus quand nous avons déjà réussi à nous approcher à une distance raisonnable de l’objectif, puisqu’il susceptible de nous en éloigner à nouveau (à pied 20 minutes ? 10 minutes ? 5 minutes ? Qui dit mieux ?).

Retour à la case départ

Une dernière nuit de train nous mène à Almaty où nous arrivons par une pluvieuse matinée automnale. La boucle est bouclée, nous voici de retour au pied des Monts Célestes, sur leur versant nord cette fois, exactement au niveau de Cholpon Ata au Kirghizistan, où notre périple en Asie centrale avait commencé près de trois mois plus tôt. En sortant de la gare, notre première surprise est de découvrir derrière un épais rideau de pluie une ville parfaitement moderne au sens occidental du terme. C’est sans doute l’une des plus belles villes soviétiques avec ses larges boulevards bordés d’immenses arbres dont les feuilles rouges et jaunes volent au vent, ses nombreux parcs aérant l’urbanisme. Le décalage économique entre ce versant kazakh et riche des Monts Célestes et le versant kirghize et pauvre au sud est flagrant. Nous arrivons dans une auberge remplie à craquer de jeunes Russes en cavale, si bien que nous ne trouvons même plus un espace de libre pour mettre sécher nos affaires détrempées. Heureusement que nous avions réservé longtemps à l’avance : la vague de réfugiés russes est telle qu’aujourd’hui les nouveaux arrivants doivent faire du porte à porte pour trouver un logement. Une file d’attente longue de plusieurs centaines de mètres se développe sous la pluie devant l’entrée des bureaux de l’immigration. Les hommes ne sont d’ailleurs pas les seuls à quitter la Russie : nous faisons la connaissance de Julia, une professeure d’anglais qui a fait les frais des coupes budgétaires opérées dans le domaine de l’éducation au profit de la guerre. Comme beaucoup de ses concitoyen-ne-s, elle ignore où elle sera la semaine d’après. Pour l’instant, elle reste à Almaty en attendant une réponse positive à l’ouverture d’un nouveau compte bancaire kazakhe afin d’obtenir une carte de crédit, son équivalent russe n’étant plus utilisable à l’international en raison des sanctions économiques.

Pomme de soviète ou pomme d’Almaty

Nous partons visiter le musée d’histoire d’Almaty, installé dans un vieux bâtiment en bois très élégant qui avait été conçu par l’architecte français Paul Gourdet. Ce dernier est étroitement lié à l’histoire récente d’Almaty, puisqu’il avait été commissionné pour entreprendre d’importants travaux dans la ville à la fin du 19ème siècle. L’entrée dans la galerie se fait sous un pommier peint en relief sur un grand mur dans le réfectoire. Il incarne comme nous l’apprenons le symbole de la ville, « Almaty » signifiant en fait « là où poussent les pommiers ». Les premiers pommiers domestiques seraient originaires de Sibérie, mais la région d’Almaty dispose d’une grande variété génétique de pommiers à l’état naturel et la récolte de pommes semble de tout temps y avoir joué un rôle important. La ville existe au moins depuis la fin du premier millénaire et de nombreuses occupations préhistoriques ont été découvertes dans son périmètre. Elle est notamment parée d’une immense nécropole royale du peuple nomade Saka de l’âge du Fer. Son nom reste inchangé depuis ses premières mentions historiques qui remontent au 14ème siècle. Almaty est donc restée jusqu’à aujourd’hui une capitale de la pomme.

La pomme de la discorde

La situation de la ville est particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles : inondations et glissements de terrain ont à plusieurs reprises ravagé des quartiers entiers et les tremblements de terre ont réclamé leur quota de victimes. Le dernier grand tremblement de terre en date remonte à l’année 1911. Presque aucun bâtiment n’avait alors survécu, celui dans lequel nous nous trouvons actuellement constituant l’une des rares exceptions, il servait à cette époque d’orphelinat. La ville a gagné en importance vers la moitié du 19ème siècle quand la Russie y a construit une forteresse pour installer une garnison militaire, elle avait été baptisée « fort Verny » (« fort Fidèle »). Ce nom devait pour un temps remplacer celui d’Almaty, entre 1854 et 1921. Elle est devenue capitale du Kazakhstan en 1929, et n’a été abandonnée au profit d’Astana qu’en 1997. Ce dernier changement stratégique est notamment expliqué par le fait que le nord du pays abrite une importante minorité russe. Y dresser la capitale constituait donc un symbole fort et une protection contre les visées expansionnistes que nous connaissons malheureusement si bien à la Russie.

Au mois de janvier 2022, la ville d’Almaty a été le théâtre d’une immense révolte qui a éclaté en raison d’une hausse du prix du carburant et du ras-le-bol généralisé de l’ingérence répétée de l’ancien dictateur Noursoultan Nazarbaïev dans la politique du pays. La police, débordée, a été secondée par l’armée russe. L’opération s’est soldée par plus de 220 morts et des milliers de blessé-e-s. Si l’actuel président Kassym-Jomart Tokaïev n’a pas directement reconnu les revendications des manifestant-e-s, il a malgré tout entrepris des changements constitutionnels radicaux depuis cet épisode traumatisant, écartant plus fermement l’ancien dictateur et pavant timidement la voie de la démocratie. Entre autres mesures fortes découlant de ces événements, le titre honorifique d’ « elbassy » (« père de la nation ») qu’avait ravi Noursoultan Nazarbaïev en 2010 lui a été retiré et la capitale Astana qui avait été rebaptisée « Nursultan » en son honneur en 2019 a regagné son ancien nom le 17 septembre dernier. Cette décision a été accueillie avec joie par les habitant-e-s du pays, dont le changement de nom avait été considéré comme une aberration.

Balade automnale

Un soleil radieux se lève sur Almaty lors de notre dernière journée dans la ville. Les sommets des Monts Célestes resplendissent dans le ciel bleu, recouverts d’une épaisse couche de neige fraiche. Nous découvrons la magnifique cathédrale de l’Ascension (Zenkov), une explosion de couleur au milieu du parc Panfilov. Des milliers de pigeons roucoulent sur son esplanade, s’envolant dans un nuage de plumes lorsque les enfants lancent des poignées de graines en l’air. Construite entre 1904 et 1907, il s’agirait si l’on en croit les explications du second plus haut bâtiment du monde à avoir été construit uniquement en bois. Staline y avait installé le premier musée d’Histoire de la république soviétique du Kazakhstan, aujourd’hui déplacé dans un autre bâtiment plus approprié. On s’imagine contempler des vestiges témoignant de la « très haute antiquité de l’homme »* aux côtés d’artefacts appartenant à ces terribles païens de Sakas dans une grandiose cathédrale où l’air est encore chargé du doux parfum de l’encens. Quand le spirituel est mis au service des racines du temps !

*C’était l’un des grands débats européens au 19ème siècle concernant les première preuves matérielles d’une humanité s’insérant dans une temporalité bien plus longue que celle des temps bibliques (certains érudits faisaient par de savants calculs remonter l’origine du monde à l’an 4004 avant Jésus-Christ), alors que la discipline naissante de l’archéologie préhistorique se développait avec les outils prodigués par la géologie. Contre toute attente, cela n’avait pas créé de schisme trop virulent entre science et église, puisque certains des plus importants travaux pionniers dans le domaine avaient été menés… par des hommes d’église !

Un petit télécabine permet de se rendre au sommet de la colline de Koktobe (1130 mètres d’altitude), le lieu parfait pour admirer le coucher du soleil sur les glaciers et les pics enneigés des Monts Célestes. Il ne manquerait pas grand-chose pour se croire en Suisse. Au sommet, carrousels et animaux farfelus divertissent les baladins venus chercher un peu d’air frais. On respire à plein poumon avant de se lancer dans la partie finale de notre voyage en Asie centrale : un roadtrip d’une semaine autour du parc national d’Altyn Emel, près de la frontière avec le Turkestan chinois.

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