
Samarcande, capitale de Tamerlan
Samarcande, capitale de Tamerlan D’un tyran à l’autre Pour comprendre l’Ouzbékistan d’aujourd’hui, il faut revenir sur un personnage qui a durablement marqué l’Histoire et qui
Tout au sud de l’Ouzbékistan se trouve une province moins courue des touristes, tant en raison de son éloignement géographique des circuits habituels que de sa proximité avec l’Afghanistan. Et pourtant, la région de Termez, au centre de l’antique Bactriane, est sans doute la plus richement pourvue en vestiges archéologiques. Étape obligatoire des routes de la soie, aux confins de l’empire d’Alexandre le Grand, point de jonction entre vieilles religions païennes, bouddhisme, hindouisme, zoroastrisme, manichéisme, mouvements dissidents du christianisme et plus tard islam, elle offre un syncrétisme culturel exceptionnel tout au long son histoire. Si nous avons eu la chance de pouvoir y organiser quelques jours de visite, c’est grâce à un ami de longue date qui a participé à d’innombrables campagnes de fouille dans cette région, au sein de missions archéologiques franco-ouzbèkes. Ne pouvant malheureusement venir nous rejoindre, il nous a mis en contact avec un professeur d’archéologie à l’Université de Tashkent, Alisher Shaydullaev. Celui-ci nous apprit qu’une nouvelle campagne de prospections de la mission franco-ouzbèke devait se dérouler pendant les dates où nous avions prévu de nous y rendre. Il nous invita à les y rejoindre.
Nous voici donc embarqué-e-s dans un train de nuit depuis Samarcande, un vieux train soviétique avec des compartiments à quatre lits qui contraste avec le faste de cette gare si moderne. Nous partageons le wagon avec l’équipe de football junior de la vallée du Fergana, qui vient disputer un match à Termez. Au petit matin, alors que l’équipe est accueillie par un ensemble de musique traditionnelle aux sonorités orientales, nous sommes récupéré-e-s par Azamat, un jeune professeur d’histoire à l’université de Termez spécialisé en numismatique. Il travaille sous la supervision du père d’Alisher, l’un des plus éminents professeurs d’histoire du pays, et a généreusement accepté de nous servir de guide pour ces quelques jours de visite.
Capitale de la province du Surkhandarya, point de départ pour toute excursion dans le sud du pays, Termez est une petite ville nichée contre l’Amou Darya, l’antique « Oxus », un fleuve mythique marquant la frontière avec l’Afghanistan. Termez avait servi de tête de pont à l’armée russe lorsqu’elle a envahi l’Afghanistan en 1979, sans se douter qu’elle était sur le point de porter un coup fatal à l’Union Soviétique. C’est par ce même pont sur l’Amou Darya qu’elle s’était retirée dix ans plus tard, la queue entre les jambes. Enfin, c’est par là toujours qu’ont fui les derniers diplomates restés à Kaboul lorsque les talibans ont repris le pouvoir en 2021, après la fermeture de l’aéroport. Le pont de Termez est un peu au nord de l’Afghanistan ce que le col de Khyber est à l’est : une vanne, un goulet d’étranglement entre la Russie et l’Asie centrale, et l’Inde de l’autre côté. Aujourd’hui, les gens disent se sentir parfaitement à l’abri des dommages collatéraux causés par la lente agonie du pays voisin. S’il y a bien une chose qu’il faut laisser au régime ouzbek, c’est qu’il sait garder ses frontières. Face à la menace terroriste, sa main de fer et sa puissance militaire paient. Au fond, le véritable péril plus encore que les talibans, c’est l’Etat Islamique du Khorasan, qui attaque sur tous les fronts avec une grande agressivité, que ce soit à l’intérieur même de l’Afghanistan (il ne reconnait pas la souveraineté des talibans) ou sur ses frontières. Ses combattants revendiquent notamment des tirs de roquettes sur une base militaire à Termez en avril 2022, une information fermement réfutée par le gouvernement ouzbek, qu’il qualifie de prétentieuse fanfaronnade destinée à semer la panique.
Azamat nous conduit à travers la Termez moderne sous un soleil de plomb, en quête de l’un des rares hôtels dont dispose la ville – l’hôtel le plus cher que nous avons payé en Ouzbékistan mais qui nous a offert une nuit pour le prix d’une part mégarde, ce nous nous sommes bien gardé-e-s de faire remarquer. Puis nous partons à bord de sa Chevrolet blanche flambant-neuve à la découverte de cette si riche histoire disséminée à travers la campagne environnante. On fait plus ample connaissance sur la route, c’est l’occasion pour lui de pratiquer son anglais balbutiant. Azamat nous parle de sa passion pour le football, il connaît mieux que moi l’équipe de Suisse. Je lui dis tout de même que j’étais à l’armée avec le frère de Shaqiri, seule anecdote que j’aie à partager à ce sujet, à laquelle il répond « I know! Wait! » avant lancer un tube de Shakira, le volume à fond.
Quelques kilomètres à l’aval de la ville moderne, le premier site que nous fait visiter Azamat est l’antique ville de Termez. Le rempart en pisée y a été partiellement restauré ; de son sommet nous voyons scintiller l’immense ruban de l’Amou Darya au milieu de ce paysage désertique et, de l’autre côté, la terre maudite d’Afghanistan. La ville aurait été fondée au 4ème siècle avant notre ère, peu de temps avant la conquête de la Sogdiane par Alexandre le Grand. Certains chercheurs n’hésitent pas à affirmer qu’il s’agit de la mythique ville d’Alexandrie de l’Oxus, que d’autres chercheurs placent de l’autre côté du fleuve, à Ai-Khanoum. Le débat reste ouvert. Quoi qu’il en soit, la ville passe sous le règne du diadoque séleucide après la mort d’Alexandre, puis est intégrée au royaume de Gréco-Bactriane. La langue administrative y était le ionien, soit le grec parlé dans la région d’Athènes, à près de 5500 kilomètres du Parthénon ! Puis Termez devient un haut lieu du bouddhisme sous l’empire Kushan*, pendant les premiers siècles de notre ère. Elle est intégrée à l’empire Sassanide (Perse) au 3ème siècle et un syncrétisme s’opère entre bouddhisme et zoroastrisme, apparaissant sous le nom curieux de Bouddha-Mazda (Ahura-Mazda constituant la divinité principale du panthéon zoroastrien). Au 7ème siècle, la communauté bouddhiste de Termez aurait compté un millier de moines. La région tombe aux mains du califat Omeyyade en 676, la majeure partie de la population se convertit alors à l’Islam. Puis la ville connaît une fin brutale au début du 13ème siècle : tous ses habitants auraient été tués par l’armée de Gengis Khan. Voici, sur un seul site, un aperçu de ce véritable melting-pot culturel que constitue la région de Termez.
*Il s’agit d’un immense empire qui s’étendait aussi loin que Bénarès en Inde, et qui a été fondé par des peuples nomades venus du nord-ouest de la Chine, probablement d’origine tokharienne (soit de langue indo-européenne). La langue administrative y est restée le grec durant sa phase formative. Encore un témoignage poignant de cet énorme brassage culturel.
Un peu en amont de l’antique ville de Termez, dans le désert bordant l’Amou Darya, gisent les ruines de deux monastères bouddhistes très anciens : Fayoztepa et Karatepa. Les fouilles y ont révélé la présence de stupas, de portiques, de batteries de cuisine et de dortoirs. À Fayoztepa, le gardien nous montre sur son téléphone des photos d’une délégation tibétaine venue effectuer un pèlerinage sur le site : nous avons été précédés de trois semaines à peine par le Dalaï Lama. Le monastère de Fayoztepa a été en activité du 1er au 7ème siècle sous le nom d’ « Haya Vihara », le « monastère des roues ». Celui-ci a fait l’objet de restaurations plus complètes que celui de Karatepa, et il est encore possible de rentrer par une ouverture étroite sous un petit dôme en pisée pour tourner autour d’un stupa sur lequel ont survécu quelques restes de dorure.
Le monastère de Karatepa, sur la colline en face surplombant l’Amou Darya, n’est resté en activité que du 1er au 4ème siècle. Il s’appelait autrefois « Kvadevaka Vixara », le « monastère des rois ». Le site comprend un ensemble de galeries sous-terraines parfaitement conservées où l’on peut admirer des peintures presque intactes. Dans ces cellules destinées à la prière, les moines ont été remplacés par les chauves-souris que nous tirons de leur sommeil. Parmi les nombreuses découvertes archéologiques, dont un nombre important peut être admiré au musée de Termez, figurent plusieurs statues de Bouddha ainsi que de nombreux textes en sanskrit (la langue sacrée de la religion hindouiste) et en gandhari (ou prakrit, une langue originaire du nord-ouest de l’Inde et qui avait été adoptée par les moines bouddhistes parcourant les routes de la soie en Asie centrale pendant le premier millénaire de notre ère). Ces deux sites ont joué un rôle fondamental dans la diffusion du bouddhisme en Asie centrale.
Plus d’un millénaire après son abandon, le site a été le théâtre d’un important champ de bataille lors de la guerre entre la Russie et l’Afghanistan : le sol est jonché de munitions soviétiques, de cartouches de tout calibre et d’éclats d’obus. Aujourd’hui, si l’Amou Darya constitue une solide frontière naturelle (il atteint plusieurs centaines de mètres de largeur !), elle est renforcée par une double clôture de barbelés infranchissables au milieu de laquelle patrouillent en permanence des jeeps de l’armée ouzbèke. Quelle tristesse que cette immense oasis, cette version asiatique du Nil, soit rendue inaccessible aux populations locales : pas de pêche, pas de baignade, encore moins de balades en felouque.
Azamat doit retourner à l’université donner son séminaire, ce qui nous permet de nous mettre à l’abri du soleil pendant les heures les plus chaudes. Nous partons visiter par une agréable fin de journée le complexe islamique de Sultan Saodat, un ensemble architectural composé de 16 mausolées. Ce n’est rien de moins que le lieu de sépulture de la dynastie des Sayyid, des descendants du Prophète Mahomet qui ont joué un grand rôle dans l’histoire de la région du Khorasan. Il s’agit par conséquent d’un important lieu de pèlerinage où affluent des musulmans du monde entier. Le gardien, très enthousiaste, nous donne des explications complètes en russe, dont nous arrivons à grapiller quelques miettes pour mieux comprendre l’histoire du lieu. Puis il nous invite à prier avec lui dans la crypte. Il commence par entonner un chant mystique de sa voix puissante, avant de réciter une longue prière, les mains tendues sur ses genoux, paumes vers le haut, et de conclure en se lavant le visage de ses mains, « Allahu Akbar ».
Avant que le soleil ne disparaisse, nous nous rendons encore au château de Kirk Kiz, « les 40 filles », où nous sommes accueillis non par 40 houris, mais par quatre jeunes garçons du quartier qui ont élu leur terrain de jeu dans ce labyrinthe de brique crue. Son occupation remonte aux 9-14èmes siècles. En l’absence d’explications, on serait tenté de lui attribuer une fonction militaire, mais allez savoir. Nous admirons le coucher de soleil sur les cultures alentours du haut du chemin de ronde, les garçons jouant dangereusement au bord du vide en riant.
Après avoir battu la campagne autour de Termez, nous partons rejoindre la mission archéologique franco-ouzbèke qui opère dans la région de Gaz, au cœur de l’oasis de Kayrit. Nous empruntons la route remontant au nord de Termez en direction du Turkménistan, et nous enfonçons dans un univers rural montagneux et totalement désertique. Des canyons jaunes s’ouvrent sur de vertes oasis plantées de grenadiers, de vignes et de céréales.
Nous rejoignons l’équipe dans le charmant hameau de Pashkurt, où elle vient d’acquérir une nouvelle maison de fouille, une petite ferme dans un environnement si paisible qu’on serait bien tenté d’y élire domicile. Hélas, impossible pour nous de s’attarder dans la région, sans quoi nous serions obligés de nous enregistrer auprès de la police locale, une procédure compliquée. Le contrôle des touristes reste une affaire sérieuse, surtout en cette zone frontalière. Nous sommes reçus par Johanna Lhuillier, directrice de la mission du côté français. C’est tout un paysage archéologique du début de l’âge du Fer qu’elle nous présente, et qui fait l’objet d’une approche territoriale et diachronique passionnante. Plusieurs années de fouille ont permis d’explorer un ensemble de fermes fortifiées contemporaines et intervisibles, entourées de canaux d’irrigation, facilement repérables en prospectant à pied dans la campagne. Tout ce paysage protohistorique est dominé par la colline de Gazutan, au sommet de laquelle se trouve également une ferme de cette époque, et d’où le coucher de soleil sur le désert environnant est un spectacle d’une rare beauté.
Ici, il faut tirer toute la chronologie européenne de quelques siècles vers le haut : le Premier âge du Fer s’étend grosso modo entre 1400 et 1000 avant notre ère. Cet âge du Fer succède à la brillante civilisation de l’Oxus (aussi appelée « complexe archéologique bactro-margien »), qui dominait toute la Bactriane à l’âge du Bronze, entre 2400 et 1500 avant notre ère. Ce fût une période florissante caractérisée par une culture matérielle très homogène, qui a vu naître les premières formes d’urbanisation dans la région avec une architecture parfois monumentale (palais, temples), et a poussé toutes les formes d’artisanat à un incroyable degré de raffinement (céramique, orfèvrerie, statuaire). Son opulence était en partie due à sa position d’intermédiaire entre les grandes civilisations de l’Indus, du plateau Iranien et de Mésopotamie. Elle appartenait déjà à un réseau qui pourrait être qualifié de « proto-route de la soie », dont les principaux produits acheminés étaient l’étain, métal indispensable à la métallurgie du bronze, et le lapis lazuli d’Afghanistan. Son seul point faible semble être le fait qu’elle n’ait jamais adopté de système d’écriture, qui émerge pourtant dans la plupart des cas précisément dans ce genre de contexte. Cette culture n’a été redécouverte que dans les années 1970 par l’archéologie soviétique.
Par opposition à cette période faste, le début de l’âge du Fer pourrait être qualifié de « siècles obscurs » : éclatement des grands centres urbains, colonisation de l’espace rural, pauvreté du mobilier sur les sites, dégradation de la qualité des savoir-faire (notamment en ce qui concerne la céramique). Si sa disparition reste difficile à expliquer, le changement observé dans les rituels funéraires témoigne d’une transformation des mentalités, du système symbolique, voire de la religion. Certains chercheurs n’hésitent pas à parler d’une forme de « proto-zoroastrisme », sur la base d’ossements humains isolés retrouvés sur les sites d’habitat ou de séries d’ossements désarticulés réunis dans des fosses : les défunts ne seraient donc plus enterrés, mais laissés à l’air libre où ils sont décharnés par les vautours et d’autres bêtes sauvages (vous pourrez trouver plus d’informations sur le zoroastrisme et notamment sur ses pratiques funéraires en cliquant ici, dans notre article consacré… au zoroastrisme !). Quant à l’ADN, les études montrent en tout temps un afflux constant et régulier de populations steppiques venues du nord. D’ailleurs, apparaissent dès cette époque de mystérieux kourganes* dépourvus de chambre funéraire, plusieurs dizaines d’entre eux ont été cartographiés dans la région. À cette époque, cette architecture funéraire se retrouve communément chez les peuples nomades proto-saka du nord de l’Asie centrale, dont nous avons déjà parlé dans d’autres articles. Cette hypothèse est d’autant plus plausible que des gravures de style saka sont répertoriées dans les massifs environnants. L’absence de tombe sous les kourganes pourrait précisément constituer un indice en faveur de l’adoption de rites zoroastriens : le kourgane conserverait son rôle symbolique, notamment destiné à perpétuer la mémoire de l’individu, alors que les dépouilles seraient abandonnées à l’air libre pour être décharnées, afin qu’elles ne souillent pas les éléments sacrés que sont la terre, l’eau ou le feu. Quant aux relations que pouvaient entretenir les communautés rurales et ces peuples nomades, aucune trace de violence n’a pour l’heure pu être mise en évidence sur les sites.
*C’est ce que nous appelons en Europe un tumulus, soit un monticule de terre circulaire recouvrant une tombe centrale, appartenant généralement à des individus issus de l’élite de la population.
Ce cas d’étude rejoint curieusement un modèle bien connu en Europe et sur le pourtour de la Méditerranée, dans lequel un âge du Bronze incroyablement sophistiqué et dynamique éclate et se dissipe lors du passage à l’âge du Fer (malgré un décalage de quelques siècles dans l’attribution de ces périodes suivant les régions). À l’est de la Méditerranée, les supposées « Invasions des Peuples de la Mer » (quelle que soit la réalité à laquelle cette appellation fourre-tout corresponde véritablement) marquent la fin des Mycéniens, des Hittites et des royaumes d’Ugarit en Syrie et d’Alashiya à Chypre. En Suisse et sur tout le versant nord des Alpes, vers 850 avant notre ère, c’est la fin de l’ « âge d’or » des lacustres et le début d’une période encore mal comprise aujourd’hui, brillant par la rareté des témoignages archéologiques et accompagnée d’un important changement dans la nature des rites funéraires. L’histoire du monde se répète, les trajectoires convergent, les scénarios se reflètent à l’infini, avec pour seules constantes ces trois dimensions : développement, apogée, déclin.
Nous passons une dernière soirée avec Azamat, que nous invitons à aller manger le poisson de l’Amou Darya dans son restaurant favori (le poisson est élevé dans une série d’étangs situés à proximité des monastères bouddhistes, à défaut de pouvoir accéder au fleuve). Il nous initie à une singulière coutume locale, qui consiste à tremper des morceaux de pain dans un verre de pepsi. Jusqu’au bout il aura été notre ange gardien : nous accompagnant à la gare pour acheter nos billets de train pour Boukhara, il est pris d’un grand doute quant à l’honnêteté du vendeur au guichet, et est allé jusqu’à appeler le directeur de la gare pour s’assurer que le prix était correct. En rentrant à l’hôtel, nous sommes attirés par la musique s’échappant du parc en face. Une grande foule y est rassemblée pour assister au concert d’une star de la pop ouzbèke. Ce sont des hommes comme des femmes, de tous les âges, qui dansent et rient dans l’agréable douceur nocturne. Un tableau si différent de ce qu’il se passe à quelques kilomètres de là à peine, de l’autre côté de l’Amou Darya, où les droits humains ont été voués aux gémonies depuis le premier passage de l’armée russe il y a à peine plus de quarante ans.
Avant de nous remettre sur les rails vers le nord, nous concluons notre périple en visitant le musée d’archéologie de Termez. Si ses vitrines débordent de trésors, c’est en partie grâce aux travaux menés par l’Université de Termez, qui accueille plus de 20’000 étudiant-e-s, et qui dispose de la plus grande faculté d’archéologie du pays. Des statues de Bouddha y côtoient des statues d’Athéna ou d’Alexandre le Grand. Des sections entières sont consacrées aux merveilles artisanales de la civilisation de l’Oxus et de l’empire Kushan. On y retrouve des monnaies gréco-bactrianes ou séleucides, des œuvres d’art gréco-bouddhiste. On en ressort avec la conviction que la province du Surkhandarya, aujourd’hui tellement périphérique du point de vue du monde moderne, a pendant plusieurs millénaires constitué le centre du monde, le point de rencontre entre les plus grandes civilisations d’Eurasie.
Encore un immense merci à Jean-Baptiste, Azamat, Johanna et Alisher, sans qui nous n’aurions pas pu vivre ces aventures inoubliables, et encore moins écrire le présent article.
Pour plus de détails sur la mission archéologique franco-ouzbèke et sa problématique passionnante :
https://mafbap.hypotheses.org/
L’oasis oubliée de Kayrit. Une société protohistorique en Ouzbékistan.
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Boukhara, au coeur du Grand Jeu – pt. 1 D’Alexandre le Grand au Grand Jeu Sur le long retour de Termez, nous transitons par Samarcande